Mascarade Souletine de 2008.
e pour en comprendre leurs sens ethnographique à travers les nombreux rituels...je suis d'ailleurs l'auteur d'un petit livre à leur sujet(en 1986 : Carnavals Basques).
P.34
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Les Carnavals en général :
Après s’être imposés contre les autorités civiles et religieuses, qui n’y voyaient que débordements et excès de permissivité que la morale ne pouvait tolérer, peu à peu, les carnavals furent considérés comme des « soupapes de sécurité » permettant à tout un chacun de s’exprimer sans retenue jusqu’au soir de Mardi gras. Mais les autorités restaient vigilantes. Ainsi, tout au long du XVIII° siècle, tous les évêques qui se sont succédé à l’évêché de Pampelune ont expédié aux prêtres de toutes les paroisses une circulaire annuelle comminatoire rappelant l’interdiction formelle de porter des armes à feu (puis, plus tard, toutes sortes d’armes) durant le carnaval et de dissimuler le visage sous un masque. Le masque n’est-il pas l’instrument par excellence de la rupture momentanée de l’ordre établi ? Les autorités avaient compris que des règlements de compte forts discrets se déroulaient pendant cette période. Les archives royales de Navarre conservent la trace d'un prêtre qui avait, lui aussi, profité du carnaval pour éliminer physiquement un adversaire.
Ainsi, petit à petit, certains messages codés véhiculés par les très nombreux hommes prêtres des carnavals basques ont, soit disparu sous les coups de boutoir de l'église relayée par les notables, soit perdu leur sens pour les participants eux-mêmes. C'est ce qui explique, entre autres, qu'il est très difficile, aujourd'hui, de comprendre les significations des personnages et de leurs principales missions. Seule une étude comparative de différents carnavals basques permet, et en partie seulement, de répondre à ces questions. D'autres significations seront trouvées grâce à l'étude de carnavals ruraux d'Europe centrale ou de l'Est.